Mon père ayant toujours eu un rôle prestigieux au Ministère et ma mère étant la femme la plus audacieuse qui m’ait jamais été donnée de rencontrer, vous me comprendrez donc si je vous dis que la barre est placée très haute concernant ma scolarité. Tous les deux à Serdaigle, ils auraient souhaité que je fasse de même, mais pas de chance, j’ai finalement atterri chez les jaunes, ce qui pour moi, n’est pas une si mauvaise chose que cela, puisque malgré les apparences, je n’ai jamais voulu leur ressembler.

Je ne suis pas aussi bosseur que mes parents. Même si je prête de l’intérêt à mes études, je préfère de loin rester à trainer avec mes amis dans les recoins du château, plutôt que de m’isoler durant des heures à la bibliothèque, derrière une montagne de livres. Je suis très fidèle à mes amis, et je n’aime pas me prendre la tête. S’il y a une blague à faire, croyez-moi, je suis souvent le premier à l’exécuter. Mon groupe d’amis me donne souvent le surnom de «meneur», que je n’aime pas vraiment ; je vois les gens de ma maison comme des égaux. J’ai déjà été victime d’un complexe de supériorité/d’infériorité, qu’il ne me plairait pas de reproduire sur les autres. La seule chose que l’on me reproche souvent, c’est parfois d’être en décalage avec les caractéristiques originales de ma maison. Les Blaireaux ont peut être la réputation d’être assagis et discrets, pourtant, quand je suis parti dans mes bêtises, on ne m’arrête plus. Il faudrait que je trouve mes limites je le sais, et j’y arriverais un jour….Ou pas ! On m’aime, ou on ne m’aime pas

Née dans une famille de sorciers purs, toute la maison était décorée aux couleurs de Poudlard et par des photos souvenirs de mes parents là-bas, autant vous dire donc, combien j’étais impatiente d’y faire mes premiers pas. Et maintenant, je veux profiter de ma dernière année à Poudlard à tout prix, pour moi, ces sept années se sont déroulées beaucoup trop vite ! Mais j’espère quand même pouvoir prolonger cette «aventure», avec mon frère et ma sœur, respectivement plus jeunes que moi de 2 et 5 ans. S’ils ne sont pas envoyés à Poufsouffle comme je l’ai été, je ne leur en tiendrai pas rigueur, ça ne serait quand même pas leur faute et je ne pourrai les blâmer pour le choix du choixpeau, même s’il tient quand même compte des préférences de l’élève en question. J’espère pouvoir les aider dans leurs études, et en les voyant travailler une fois en vacances chez nous, me replonger dans les souvenirs de ma propre scolarité.

Depuis que mes parents me parlaient de Poudlard, j’espérais secrètement être envoyée à Poufsouffle. Toutes les maisons sont remplies de clichées : Gryffondor, les gentils et ceux qui sont du côté de la direction de l’école ; Serdaigle, les réfléchis et les passionnés de lecture puis enfin, Serpentard, les fourbes et les rusés. Pour moi, Poufsouffle est la plus intéressante parce que la plus complexe, elle se détache des autres. Je ne dirais pas que nous sommes des élèves hors du commun en comparaison aux autres, mais je suis fière qu’on ne nous serve pas des étiquettes presque aussi automatiques que ceux des autres. J’essaie de rendre service à ma maison et de m’y montrer aussi digne que possible. Je peux être aussi disponible pour les autres, et je n’hésite pas à aller vers eux, lorsque je vois que quelqu’un est dans le besoin.

Étant un sang-mêlé, je suis beaucoup plus proche de ma mère, une moldue, que de mon père. J’ai toujours trouvé leur mode de vie fascinant, et j’envisage même de travailler au Département de l’artisanat Moldu au Ministère de la Magie, si je réussis mes BUSES ainsi que mes ASPICS, évidemment. Oui, parce que j’ai une année de retard ; ma mère, l’année dernière, a passé le plus clair de son temps à Sainte Magouste pour une catastrophe magique (ça va qu’elle est tolérante et qu’elle croit véritablement à notre monde, mais je vous jure qu’une moldue dans cet hôpital, c’est folklorique…) et me voyant dans l’incapacité de passer convenablement mes examens, ils ont accepté de me faire repasser mon année. Peut être que l’artisanat moldu, ce contact entre les deux mondes auxquels j’appartiens, c’est la chose qui me manque pour que je puisse m’épanouir totalement, et ne pas rester enfermé dans ma petite coquille, toujours à l’abri des regards. Je ne dois pas avoir peur des autres.

Réservé comme pas deux, je dois dire que ma répartition à la maison Poufsouffle n’a pas été une grande surprise à mes yeux. J’ai toujours eu du mal à aller vers les autres, depuis tout petit. Je fais comme un blocage, et je suis incapable de ne pas rougir, dès qu’on me demande quelque chose, aussi bête soit-elle, comme un morceau de parchemin par exemple. Résultat des courses, mes camarades m’affublent parfois de surnoms très peu flatteurs. J’ai entendu dire à l’arrivée à Poudlard que c’était la maison la plus tolérante et la plus posée, autant dire que j’en suis quand même assez déçu, finalement…